ORPHEE ex NAMOUSSA IV 1934

Publié le 12 Octobre 2016

Louis Breguet , constructeur d'avions, aimait beaucoup régater...

Dans les années 30, il fit construire plusieurs voiliers de la "Jauge Internationale" (JI), par le chantier MACCARIO à Deauville, en leur donnant le nom de "NAMOUSSA, I, II, III, IV, V", etc, et gagna de nombreuses courses avec.

Namoussa, 8 m j.i., est construit chez Arbaut au chantier de la Hève ( Monsieur Pierre Arbaut, propriétaire et principal architecte du Chantier de la Hève) et lancé au cours du printemps 1923

Namoussa III est particulièrement bardé de nouveautés. Sa grande originalité : un pont bombé, pratiquement en demi-cercle pour aller chercher le vent le plus haut possible (dans la formule de jauge, la hauteur du mat est fixe et mesurée à partir du pont). Certes, le bateau est performant, mais le pont bombé est tellement glissant qu’il est presque impossible de terminer une régate sans avoir dû repêcher un équipier tombé à l’eau pendant une manœuvre.

Depuis plusieurs années, Louis Breguet utilise sa nouvelle soufflerie aérodynamique de Villacoublay pour étudier les gréements et les voiles sur des maquettes. Il étudie toutes sortes de dispositifs depuis la bôme articulée jusqu’au « tunnel jib », ou le double gouvernail qui a si bien réussi à «Namoussa II».

Namoussa II, il passe une bonne partie de la guerre au fond de l’eau à Cannes, et pourra être renfloué après la guerre.

NAMOUSSA IV
NAMOUSSA IV

NAMOUSSA IV

"NAMOUSSA IV", construit au chantier Macario à son neuvage, (18 mai 1934), , 6mJI F60, fut livré le 18 mai 1934, j’en ai le certificat signé par B. MACARIO.. Il était puissant dans la brise,c’est Georges HAMEL, charpentier chez Macario, qui avait réalisé le couronnement AR. J’ai pu échanger avec lui dans les années 90, un peu avant sa disparition.

Il fut revendu en 1937 à Yves MOYSAN et fut renommé "NOUBA" passant en Bretagne Sud.

En vasière pendant la guerre, il fut épargné par le mensonge de son gardien aux allemands à qui il déclara que son lest était en fonte, ce qui ne les intéressa pas - ils cherchaient du plomb.

Yves MOYSAN, déporté, ne revint pas...

"NOUBA" fut vendu à Jean-Philippe LEMOIGNE qui lui donne le nom de "SEVENSEAS", puis le revend à Monsieur BERTIN basé à ... BELLE-ÎLE.

La cote des "JI" ne faisant plus recette, Monsieur BERTIN voulu "moderniser" la ligne du voilier et l'adapter aux nouvelles règles de course (Classe R.O.R.C.).

Le bateau fut alors amputé d'un bon mètre à l'arrière, perdant ainsi sa belle voûte et sa couronne qui sera offerte à son ami Charles PILLORGET, VANNES...

Son lest perdit 800 kg et le mat avancé, pour le rendre plus ardant (plus apte à remonter au vent) et gagna un petit Dog-House.

Quelques courses plus tard, en 1957, un de mes oncles, Christian THEUVENY, l'achète, l'appelle "ORPHEE", court contre les Anglais, avec son frère Franck, mon père Jacques et ma mère Monique, comme équipiers.

1963 à Arnouville-les-Mantes

1963 à Arnouville-les-Mantes

Las, le bateau vieillit et prend l'eau, il faut le restaurer et mon père le lui rachète en 1963.

Double pli d’acajou (2X3mm)

Double pli d’acajou (2X3mm)

Pendant quatre ans, en région parisienne dans le jardin de ma grand-mère, mes parents investissent tout leur temps et leurs sous à recouvrir le bordé d'un double pli d’acajou (2X3mm) pour le rendre définitivement étanche! D'autres améliorations auront lieu en même temps, dont un roof d’origine CASARCA, offert par Monsieur KNOCKER, pour nous permettre d'y trouver un relatif "confort"....

ORPHEE" Aout 1967 à Lorient

ORPHEE" Aout 1967 à Lorient

"ORPHEE" est remis à l'eau en Aout 1967 et nous a offert plus de 40 ans de bons et loyaux services!

Hélas, ces dernières années, son capitaine avait perdu de sa vaillance, puis s'en est allé vers d'autres rives avec son équipière favorite.

Le navire a perdu de sa superbe...

Il se repose actuellement, à BELLE-ÎLE, dans le jardin de ses derniers propriétaires, attendant une fin paisible à moins qu'un mécène ne trouve la douce folie de lui redonner un nouvel élan...

…Hélas, la maison doit être vendue et nous devons débarrasser le terrain.

ORPHEE 1974

ORPHEE 1974

2012 à Bordery

2012 à Bordery

Je lance donc un appel à qui se sentirait capable de reprendre la main et venir le chercher.

Ce n’est pas son prix qui nous intéresse mais son avenir…

Notez que je dispose de l’intégralité de l’histoire de ce bateau, avec documents originaux, palmarès, photos à terre et en mer, acte de francisation, plan des années 60 restauré etc…

Jean-Paul Spiral

Histoire d'ORPHEE

Bonjour Monsieur,


je suis en train de rédiger un petit recueil sur mon grand-oncle Joël Lemoigne, à partir de son journal écrit en 1942-43. J'ai eu la joie de trouver votre article en recherchant Nouba/Seven Seas.

Vous écrivez:


""NOUBA" fut vendu à Jean-Philippe LEMOIGNE qui lui donne le nom de "SEVENSEAS", puis le revend à Monsieur BERTIN basé à ... BELLE-ÎLE."
Il s'agit bien en fait de Joël, qui parfois se faisait appeler Philippe.

Peu après l'acquisition de Nouba rebaptisé Seven Seas (il venait de vendre son cher Soraïs III  6M JI), mon grand-oncle est rentré dans la Résistance au sein du réseau Alliance, fournissant de précieux renseignement aux Alliés. Lorsque les Allemands ont démantelé le réseau, il a été déporté (43) puis exécuté '44). Il l'avait légué à son ami Bertin qu'il cite à de nombreuses reprises dans son journal. 
J'ai été très heureux de retrouver la trace de Nouba/Seven Seas/Orphée grâce à vous.

Merci! D'autant que ma famille ignore en revanche tout à fait ce qu'est devenu Soraïs III après-guerre.

Bien cordialement, Jean-Manuel Lemoigne    
-- envoyé par lemoigne Jean-Manuel 

Rédigé par Evenos1931

Publié dans #CHANTIER BERNARD MACARIO

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